Virtuose du setâr, luth à manche long, Shadi Fathi perpétue l’héritage millénaire de la musique classique persane par une expérience de concertiste au long cours et par un lumineux sens de l’improvisation. Disciple du grand maître Dariush Talaï à Téhéran, elle maîtrise également les instruments à cordes traditionnels tels que le târ ou le shourangiz et fait vibrer sa sensibilité sur des percussions digitales comme le zarb ou plus particulièrement le daf, avec un style de jeu dans la lignée de la confrérie Ghâderiyeh du Kurdistan Iranien.
« Tout est un, la vague et la perle, la mer et la pierre, Rien de ce qui existe en ce monde n’est en dehors de toi Cherche bien en toi-même Ce que tu veux être puisque tu es tout L’histoire entière du monde sommeille en chacun de nous. » Mowlânâ Rûmi
Installée en France depuis 2002, elle confronte dès lors sa musicalité fleurie aux esthétiques européennes et méditerranéennes, multipliant les collaborations sur disques et sur scène et nourrissant son imaginaire sonore de la langue du poète persan Hâfez ou de celle du contemporain argentin Roberto Juarroz tout autant que par les écrits du cinéaste iranien Abbas Kiarostami ou ceux du peintre français Henri Matisse. Avec ces inspirations tutélaires, Shadi (« la joie » en persan) tisse ce fil ténu qui, d’un trait, d’un mot, d’un regard ou d’une note, transperce la beauté et contient dans l’infini détail la puissance de l’universalité.