SETÂR
Luth à manche de la musique classique iranienne, setâr signifie « trois cordes » en persan mais en possède quatre depuis que le derviche Mochtāq-Ali-Shāh en a rajouté une au XVIIIème siècle. Avec sa caisse de résonance en mûrier et son manche en noyer, il est composé de 25 à 27 frettes et se joue avec l’ongle de l’index.
SETÂR et moi : « Ma rencontre avec le setâr fut un véritable coup de foudre et c’est avec elle que j’ai fait ma carrière de soliste. Nous sommes inséparables. Mon premier maitre m’avait proposé de lui donner un prénom comme le font les luthiers depuis les origines de la dynastie Kadjar à la fin du XVIIIème siècle. Depuis, tous mes instruments ont eu un prénom….»
A l’origine, ce grand tambour accompagne les chants soufis kurdes. Sur son cadre en bois et sa peau animale s’ajoutent des guirlandes d’anneaux de métal qui produisent des tintements caractéristiques. Appelé def, duff, deff, ou dap, on retrouve le daf du Moyen-Orient à la Sibérie en passant par l’Asie Centrale.
DAF et moi : « Depuis mon enfance, je baigne dans la danse et la musique kurde. Chaque vendredi, les retrouvailles familiales chez mon grand père se terminait par des danses où le daf y était joué dans la grande tradition des derviches de la confrérie Ghaderiyeh (au kurdistan iranien). Quand j’ai commencé à le prendre dans mes mains, j’ai senti une véritable révélation car son jeu a priori simple permettait une élévation spirituelle, transe ou d’un autre genre. Au point que mes improvisations de setâr en ont été influencées et empruntent désormais un chemin lumineux. »
Intégré à la musique savante classique iranienne au XIXème siècle, le târ est utilisé par les solistes ou en accompagnement du chant. Composé de blocs de bois de mûrier évidés, il possède six cordes doubles en acier et en bronze que le musicien pince avec un plectre en laiton serti dans une boulette de cire. TÂR et moi : « J’étais adolescente quand j’ai commencé à jouer du târ. Et petit à petit cet instrument s’est imposé à moi lorsqu’il s’agissait de composer de la musique d’ensemble grâce à ces deux atouts maîtres : pour sa puissance tout d’abord mais aussi pour sa clarté sonore. »
Le nom de cette percussion iranienne viendrait des sons produits par les frappes digitale : tom (au centre de la peau, grave) et bak (au bord, et aiguë). Traditionnellement d’une seule pièce de bois, ce tambour avec peau possède une acoustique idéale pour la musique classique persane instrumentale et chantée. ZARB et moi: «Quand j’ai décidé d’apprendre le zarb, mon objectif n’était pas de devenir percussionniste mais plutôt d’aborder l’aspect rythmique de la musique iranienne pour mieux en saisir les subtilités. Je m’entrainais avec la poésie mystique de Mowlana Rûmî et celle de Hafez, ces poèmes métriques que l’on peut réciter tout en jouant du zarb. Le dernier titre du disque Delashena avec Bijan Chemirani en est une forme d’illustration. »
Développé par le maitre de la musique iranienne Ostâd Hossein Alizadeh au XXème siècle, le shourangiz (ou shurangiz, « donner de la passion ») offre une combinaison entre le târ et le setâr avec la particularité d’avoir une partie en bois et une autre en peau. Un alliage qui produit un son tout à fait unique. SHOURANGIZ et moi : « Au départ, j’ai découvert le shourangiz simplement par curiosité mais rapidement son pouvoir d’attraction s’est transformé en très vif intérêt pour moi quand j’ai réalisé son grand potentiel au niveau des accords et dans le jeu rythmique. Un instrument qui stimule ma créativité et qui depuis, m’accompagne dans différents projets.»