Shadi Fathi : setar, shourangiz, daf, voix
Antonio Alemanno :contrebasse
Cedrick Bec : batterie
(photos : Marine Lalé)
Reconnue comme une soliste hors-pair de la musique persane, Shadi Fathi sait faire preuve d’audace pour révéler les facettes inouïes de son talent. Telle une funambule agile, elle s’est lancée dans un trio expérimental confrontant pour la première fois son setâr et son shouranguiz à des instruments occidentaux comme la batterie.
Pour ce projet aux effluves de jazz oriental, il fallait des compagnons de route de haute volée et surtout aventuriers, exactement le pedigree du batteur Cedrick Bec, aussi fin rythmicien que sensible dans son jeu notamment sur les rythmes impairs, mais aussi de l’italien Antonio Alemanno dont les affinités orientales nourries aux quarts de ton et la contrebasse à cinq cordes viennent se glisser élégamment entre les fréquences de la batterie et des cordes pincées. Parée de cette équipée généreuse, Shadi Fathi s’offre une prise de risque artistique stimulante, une fenêtre sur d’insoupçonnés champs de créativité. Et gage de cette ouverture, le trio invite à chaque seconde partie de concert un artiste d’une discipline différente (peintre, musicien, poète ou chanteur) pour exalter une palette de couleurs déjà bien vives.